Former et étudier avec le numérique dans le supérieur

Auteur/autrice : Catherine Coudray (Page 1 of 3)

7 conseils pour suivre avec succès une formation en ligne

Jeune fille suivant un cours en ligneLe e-learning est souvent décrié pour le manque d’encadrement et l’absence de lien social conduisant à l’abandon ou à l’échec. Il présente pourtant des atouts indéniables que je ne reprendrai pas ici, parce que je les ai déjà évoqués précédemment.

Encore faut-il adopter une bonne méthode de travail, car en distanciel, les lacunes pardonnent moins qu’en présentiel !

Voici donc quelques conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans une formation proposée en ligne, que cette dernière soit totalement asynchrone ou partiellement synchrone.

Bien connaître les modalités de formation et d’évaluation

Même si ce n’est pas une particularité des formations à distance, il importe d’être plus autonome car vous n’avez personne derrière vous pour vous rappeler les échéances. Ne misez pas tout sur les rappels par mail ou messages sur votre plateforme d’apprentissage !

Pensez à reporter toutes les échéances et dates à retenir dans votre agenda, et ce dès le début de la formation.

Éviter le stakhanovisme

Lorsqu’on a accès au matériau pédagogique, la tentation est grande de vouloir commencer à en profiter. Partir dans toutes les directions ou vouloir trop en faire en se condamnant à un essoufflement rapide sont des travers “classiques” de l’apprenant en ligne. En effet, même dans le cas où les contenus sont dévoilés sur une base hebdomadaire, par exemple, et non d’un bloc, on a quand même beaucoup plus de matériau qu’à la fin d’une séance en présentiel.

La solution ? Commencer par un survol rapide des contenus pour répartir la charge de travail sur la période concernée.

Privilégier la régularité

Une fois de plus, il faudra tenir sur la distance…. et prévoir… les imprévus.

Nous avons tous une méthode et un rythme de travail qui nous conviennent particulièrement bien. Certains d’entre nous sont fans du coup de stress qui permet de booster leur efficacité, tandis que d’autres perdront tous leurs moyens s’il n’ont pas avancé régulièrement. Mais ici, vous n’avez pas trop le choix : la régularité s’impose. Pourquoi ? Parce que vous risquez fort d’être confronté à des délais de traitement pour obtenir des réponses à vos questions, que vous êtes à la merci de problèmes techniques (matériels, logiciels, d’accès à internet…), etc. Sans oublier les problèmes inhérents à tous les professionnels en activité et à ceux qui ont une vie de famille : anticiper un rush sur un dossier ou la grippe du petit dernier !

Ne pas négliger la prise de notes

Je vais surtout évoquer ici le e-learning asynchrone. En effet, en classe virtuelle, la similitude avec le présentiel conduit à envisager tout seul la prise de notes. Mais face à des contenus asynchrones, la tentation est grande de compter sur un accès à long terme au matériau ou encore de télécharger ou copier/coller le matériau brut.. Fausse bonne idée ! Prendre des notes pertinentes vous aidera à apprendre, et votre synthèse des contenus sera précieuse pour réviser pendant la formation, ou plus tard, lorsque vous réinvestirez ces apports de connaissances et de compétences dans vos pratiques professionnelles. Pensez aussi à noter les enseignements que vous tirez des différentes activités proposées !

Alterner cours et entraînement

Lire des textes et visionner des vidéos est parfois bien plus confortable que traiter des exercices. On peut le faire à ses heures perdues, dans les transports ou dans une salle d’attente, et on se donne l’impression d’avoir bien travaillé… même quand on a la tête ailleurs. Mais ce n’est pas comme ça que l’on apprend durablement ! Contraignez-vous à alterner les pratiques pour appliquer ce que vous avez vu.

Prévoir des périodes de “révision”

Oui, je sais, le mot est bien scolaire. Et pourtant… Ce n’est pas parce qu’on vous vend de la pédagogie active (qui, d’ailleurs, dans certains cas, consiste uniquement à vous faire cliquer ici et là… enfin, passons… ce n’est pas le sujet.) que vous devez vous contenter d’être actif à l’instant t. Pour ancrer vos connaissances, il est important de reprendre régulièrement vos notes.

Mettre en œuvre les compétences acquises

Les quiz, études de cas… c’est bien… mais la vraie vie, c’est mieux ! Essayez de tirer profit de vos nouvelles compétences pour améliorer vos pratiques professionnelles sans attendre la fin de votre formation. Les effets de synergie qui en découleront seront bénéfiques pour tout le monde ! Pensez, si vous en avez la possibilité, à transformer une situation professionnelle que vous vivez actuellement en sujet d’étude ou d’application valorisable dans votre formation. Un exemple personnel : la création d’un cours digitalisé d’initiation au développement Web en DUT, où j’enseignais à l’époque, comme sujet pour l’obtention d’un module de Course Design.

Bon travail 😉 !

Une étude de cas relookée

Petit rappel de l’épisode précédent : la semaine dernière, je vous ai proposé une étude de cas très basique, avec un énoncé ne mentionnant que les éléments de contexte strictement nécessaires au traitement des questions posées, et deux personnages “fantômes” : une étudiante ayant besoin d’améliorer sa prise de notes et un enseignant d’Introduction au droit.

Suite à notre travail, l’étudiante a pris vie. Elle s’appelle Manon, et nous avons bâti une fiche persona pour bien la visualiser.

Aujourd’hui, il nous reste deux missions à accomplir pour livrer notre produit fini : 

  • Construire la fiche persona de l’enseignant de Manon ;
  • Rédiger l’énoncé final.

C’est parti !

Julien Lemoine, maître de conférences en droit

Notre étudiante est travailleuse, sérieuse et elle veut bien faire. Je rappelle  en passant pour ceux qui qualifieraient ironiquement ces caractéristiques de peu représentatives de la réalité du terrain que le cours est optionnel. On peut donc légitimement penser que ceux qui le suivent veulent améliorer leurs performances 😉 ! 

Notre étudiante étant donc sérieuse, on pourrait être tenté de forcer le trait en prêtant au prof les pires défauts d’un orateur au regard de la prise de notes de l’auditoire… mais on aurait tort ! Pour être réaliste, il ne faut pas tomber dans la caricature. Par ailleurs, il faut que l’apprenant comprenne bien que c’est Manon qui a un problème et qu’elle doit/peut s’améliorer. Elle ne peut pas rejeter la responsabilité de son incapacité à prendre des notes sur l’enseignant. Ce serait trop facile !

Donc non, notre prof ne sera pas vieux, laid, aigri, agressif, adoptant un rythme et un ton destiné à perdre les étudiants ! On va plutôt opter pour quelqu’un de relativement jeune et plutôt cool. 

Donnons vie à Julien !

Passons à la fiche persona de Julien.

Ici, pas besoin de parler du problème de notre persona, car ce n’est pas le sujet de l’étude de cas, mais juste un personnage secondaire. Sa description pourra être plus légère que celle de Manon. N’oublions cependant pas qu’il pourra nous servir dans un autre cours de méthodologie. Il nous faut donc suffisamment d’informations le concernant pour bien l’imaginer, même si dans ce cas précis, les apprenants n’auront besoin que de peu d’éléments.

Maintenant que nous avons nos personnages, nous allons pouvoir remanier l’énoncé et les annexes. Et n’oubliez pas : la fiche persona est un outil de travail, pas un document que vous allez remettre tel quel à vos apprenants !

Étude de cas nouvelle formule

L’énoncé

Depuis que vous avez rencontré Manon en seconde, vous êtes impressionné par son sérieux et son volontarisme. Toujours dans la tête de classe tout en ayant une vie à côté, Manon est quelqu’un de solide qui sait relever les défis ! Après son bac, elle s’est engagée dans des études de droit. Elle savait à quoi s’attendre en ce qui concerne le volume de travail – son père, avocat, lui avait clairement exposé les challenges – et elle vous parle de son souhait de devenir avocate depuis que vous la connaissez.

Pourtant, là, c’est un peu la panique, et l’indestructible Manon semble baisser les bras… 

Pourquoi ? Manon n’arrive pas à suivre les cours magistraux ! Plus précisément, elle n’arrive pas à prendre des notes parce que ça va trop vite pour elle et, du coup, elle est sans arrêt perdue.

Jusqu’à présent, Manon a été une amie sur laquelle vous pouviez compter. Maintenant, c’est elle qui a besoin de vous !

Vous avez demandé à Manon de vous apporter des notes qu’elle a prises en cours. Elle a choisi le cours d’intro au droit.

 

Le prof, Monsieur Lemoine, est sympa, mais il parle vite et elle l’a trouvé un peu nerveux lors des deux dernières séances. Au tout début de l’année, il répétait ou ralentissait quand on le lui demandait, mais au dernier cours, il a clairement dit qu’il était temps de commencer à s’adapter aux études supérieures…

Manon vient vous voir pour vous demander un coup de main.

C’est cool que tu sois dispo pour m’aider ! J’ai pas trop envie de demander conseil à mes parents. Ma mère m’a toujours dit que je n’avais pas de méthode dans mon travail, alors je n’ai pas envie d’entendre ça une fois de plus…

Comme tu me l’a demandé, je t’ai apporté les dernières notes que j’ai prises… enfin que j’ai essayé de prendre. Qu’est-ce que tu en penses ?

Mission 1: ce qui cloche dans les notes de Manon

Après avoir analysé les deux pages fournies en annexes (document brut, non remanié), repérez les défauts de ces notes et expliquez ce qui ne va pas à Manon (adoptez la forme d’une liste à puces).

Mission 2 : quelques conseils de base pour Manon

En vous basant exclusivement sur ce document, quels conseils pouvez-vous donner à Manon pour améliorer sa prise de notes ?

Mission 3 : une “interview” pour en savoir plus

Listez les questions que vous posez à Manon pour identifier des difficultés qui n’apparaîtraient pas dans le document.

Mission 4 : un exemple à suivre

Vous accompagnez Manon lors de la première partie du cours suivant pour la coacher. Écoutez l’enregistrement audio qui vous est proposé et montrez à Manon comment vous effectuez votre prise de notes pour lui donner un exemple concret.

Les annexes

  • Extrait des notes de Manon
  • Extrait audio d’un cours d’introduction au droit

 

Cette proposition est une suggestion de base. Il est, par exemple, possible d’aller plus loin dans la narration en ajoutant des informations et interventions de Manon entre les missions. Dans ce cas, cela ne se justifiait pas, car le cas est court, mais ce serait intéressant – voire indispensable – sur un cas plus long.

Et cette démarche est applicable avec des documents type photocopies ou pdf, comme ici, comme dans le cadre d’un contenu numérique interactif.

 

Un peu plus d’engagement pour les apprenants avec un simple relooking : ça vaut le coup, non ?

 

Target icons created by Vectors Market – Flaticon, Hobby icons created by GOWI – Flaticon, Biography icons created by Iconic Panda – Flaticon, Personality icons created by Flat Icons – Flaticon, Question icons created by Freepik – Flaticon, Photo generated by https://www.thispersondoesnotexist.com

Manon, héroïne d’une étude de cas de méthodologie du travail universitaire

Étude de cas saison 2 – Épisode 2 : on va s’attaquer à une étude de cas “classique” pour améliorer son potentiel grace au développement des personnages. 

Le contexte

 

Niveau 1ère année d’études supérieures
Module Méthodologie du travail universitaire
Modalités Présentiel – Approche inductive => études de cas fil rouge – Travaux Dirigés
Thème Savoir prendre des notes
Objectifs pédagogiques
  • Sélectionner les informations pertinentes d’un discours
  • Utiliser efficacement les abréviations 
  • Distinguer prise de notes et remaniement des notes

L’énoncé originel

Manon est en première année de droit. Elle a beaucoup de mal à prendre des notes pendant le cours, parce que ça va trop vite pour elle. Le prof a clairement prévenu qu’il ne fallait pas l’interrompre. Manon vous montre les notes qu’elle a prises aujourd’hui en introduction au droit.

  1. Après avoir analysé les deux pages fournies en annexe (document brut, non remanié), repérez les défauts de ces notes. 
  2. En vous basant exclusivement sur ce document, quels conseils pouvez-vous donner Manon pour améliorer sa prise de notes ?
  3. Quelles questions allez-vous poser à Manon pour identifier des difficultés qui n’apparaitraient pas dans le document ?
  4. Vous accompagnez Manon lors de la première partie du cours suivant pour la coacher. Écoutez l’enregistrement audio qui vous est proposé et montrez à Manon comment vous effectuez votre prise de notes pour lui donner un exemple concret.

Le challenge

Un problème de terrain à résoudre en cas fil rouge plutôt qu’une approche transmissive, c’est déjà un bon point de départ pour susciter l’engagement. Mais l’énoncé est un peu froid… Notre objectif : améliorer le stotytelling et, surtout, les personnages.

Quels personnages peut-on décrire ici pour donner envie de traiter le cas ?

Manon, bien sûr. On va essayer de mieux comprendre ses problèmes et de trouver des points faisant écho à des difficultés rencontrées par nos propres apprenants.

Mais le prof qui a fait le cours n’est pas à négliger pour renforcer l’immersion. Ce sera pour la semaine prochaine 😉 ! 

On commence donc avec Manon.

Donner vie à Manon

J’ai complété la fiche persona de Manon (voir article Donner vie à un personnage réaliste pour pimper une étude de cas) en demandant au passage un petit coup de main à Google Bard pour les parties biographie, objectifs, activités, et personnalité et valeurs.

Le résultat était intéressant, mais un peu convenu, fade et insuffisamment développé. Je me suis servi de la fiche produite par Bard comme point de départ, en apportant des améliorations de fond et de forme.

J’ai gardé intégralement pour moi la description du problème de l’étudiante, le choix de ses prénom / nom et de sa photo (générée avec https://thispersondoesnotexist.com/).

La fiche persona de Manon

C’est tout pour aujourd’hui !

La semaine prochaine, je vous proposerais la fiche persona du prof de droit de Manon et une réécriture de l’énoncé du cas.

Stay tuned!

Target icons created by Vectors Market – Flaticon, Hobby icons created by GOWI – Flaticon, Biography icons created by Iconic Panda – Flaticon, Personality icons created by Flat Icons – Flaticon, Question icons created by Freepik – Flaticon, Photo generated by https://www.thispersondoesnotexist.com

Donner vie à un personnage réaliste pour pimper une étude de cas

Quand une étude de cas est utilisée comme épreuve d’examen, susciter l’engagement de l’apprenant est une préoccupation secondaire. De toute façon, il est captif ! Mais quand le cas est au cœur de l’apprentissage, par exemple dans le cadre d’une pédagogie par projet, lui donner envie de traiter le travail est essentiel pour garantir son implication !

Dans mon dernier article sur l’étude de cas, j’avais partagé cinq conseils pour un cas réussi parmi lesquels “Créez un roman pédagogique clair, réaliste et immersif”. 

Aujourd’hui, on s’intéresse à un élément clé du roman : ses personnages !

Pourquoi étoffer les personnages ?

Que sait-on, en règle générale, des personnes que l’on est censé aider à résoudre un problème dans le cadre d’une étude de cas ? Pas grand chose… Leur nom – très souvent un vilain jeu de mot façon Monsieur et Madame X ont un fils/une fille… – et les informations indispensables pour pouvoir traiter le cas. Fin de l’histoire. Est-ce que ça donne envie de les aider ? Pas vraiment.

Donner un peu d’épaisseur au personnage va permettre de jouer sur l’identification ou l’empathie qu’il va provoquer chez l’apprenant, pour lui donner envie de résoudre son problème.

Construire une fiche de présentation

Il ne s’agit pas cependant de passer trop de temps à bâtir nos personnages !

L’idée va être ici de transposer la technique des personas pour « industrialiser » notre processus de création et travailler plus rapidement.

De quoi s’agit-il ? Dans certains domaines, comme le marketing, l’UX design… on crée des archétypes représentant les cibles du message ou du produit. Cela permet de concevoir quelque chose qui réponde au besoin de l’utilisateur, dont on identifie clairement les spécificités, motivations et contraintes. Sauf qu’ici, ce n’est pas l’audience de notre formation, mais le sujet de l’étude que l’on va décrire au moyen d’une fiche persona.

Une proposition de format

Petite remarque concernant la photo : c’est un élément très important pour donner vie au personnage. Je vous recommande l’utilisation de ce site pour générer gratuitement de fausses photos d’identité : https://thispersondoesnotexist.com/. La technique ? Rafraîchir la page jusqu’à trouver son bonheur.

Quels critères de choix pour les caractéristiques du personnage ?

L’audience

Si votre formation porte sur des soft skills, de la méthodologie… Il est logique d’avoir des sujets d’étude de cas correspondant à l’audience. Par exemple, s’il s’agit d’apprendre à des étudiants à faire leur CV, les personnages seront des étudiants, et si l’on s’adresse à un public d’adultes en reconversion professionnelle, ce seront… des adultes en reconversion ! Dans ce cas, on recherchera une identification des apprenants au personnage, pour favoriser la transposition de la solution proposée à leur propre cas.

Le thème

Le personnage doit être crédible en tant que sujet de la formation, même s’il s’écarte de la composition de l’audience.  Ainsi, dans une formation de comptabilité agricole, le personnage devra être agriculteur/trice et un avoir un âge plausible au regard de la gestion d’une exploitation, même si les apprenants sont des jeunes vivant en milieu urbain.  Dans cette configuration, on jouera davantage sur l’empathie que sur l’identification pour susciter l’intérêt du public.

Le réalisme

Photo, prénom, biographie, objectifs, loisirs… Tous les éléments proposés doivent paraître sortis de la “vraie vie” et être cohérents entre eux. Même si les personnages ne doivent pas devenir une moyenne au point qu’ils en perdent toute épaisseur, il vaut mieux éviter de créer des ovnis.

Des sources d’inspiration ? La famille, les amis, les médias… et les réseaux sociaux !

Quel degré de détail ?

Le challenge : trouver la bonne balance pour que le personnage ait suffisamment d’existence sans noyer l’apprenant sous des détails insignifiants qui peuvent détourner son attention du travail à accomplir. Pour ça, pas de recette miracle : c’est une question d’appréciation. Mais attention ! Vous n’êtes pas obligé de donner toutes les informations d’un bloc ! Votre fiche persona est un outil de travail pour vous, pas un document destiné à être fourni tel quel à l’apprenant. Ces infos, vous allez pouvoir les distiller au fur et à mesure de l’avancement du cas, voire en garder sous le coude pour plus tard, si ce persona devient un personnage récurrent de vos scénarios pédagogiques.

 

Personnellement, je trouve cet exercice très amusant, mais si vous manquez un peu d’imagination – ou pour gagner encore plus de temps – Chat GPT ou Bard pourront vous apporter une aide précieuse  😉 !

Adopter les MOOCs pour se former et s’inspirer

Je suis une inconditionnelle des plateformes de MOOCs depuis que j’ai mis le nez dedans en 2013.

À l’époque, Coursera m’a permis de : 

  • monter en compétences dans des domaines connexes aux miens ou totalement nouveaux ;
  • confirmer mon goût pour le e-learning ;
  • me remettre sérieusement à l’anglais.

Depuis, il ne se passe pas un an sans que je suive tout ou partie d’une formation par ce biais. Pourquoi ? Toujours acquérir de nouvelles compétences, bien sûr, mais pas uniquement !

En effet, les MOOCs sont également une source d’inspiration quant aux méthodes pédagogiques mises en œuvre et aux différentes activités proposées. 

Petit rappel : qu’est-ce qu’un MOOC ?

MOOC signifie Massive Open Online Course. Il s’agit de cours proposés sur le web, sans limitation quant au nombre de participants. Tout le monde peut s’y inscrire sans condition spécifique. À noter que si ces cours étaient originellement offerts gratuitement, on est maintenant, comme dans beaucoup d’autres domaines, sur le modèle du freemium.

Ces cours sont généralement structurés en semaines qui correspondent à des thèmes, et sont composés de vidéos, lectures, quiz en correction automatique, activités évaluées automatiquement ou par les pairs, forums de discussions.

Les plateformes historiques internationales – qui ont ma préférence – fonctionnent en entrée continue et s’adaptent au rythme des apprenants, qui peuvent prendre de l’avance sur une semaine et accéder au matériau pédagogique suivant, ou terminer plus tard que prévu  en cas de besoin.

Interactivité et social learning

L’aspect interactif est, de moins point de vue, extrêmement important. Cette interactivité est obtenue avec le feed-back automatique, mais également avec les pairs et l’équipe enseignante (dans une moindre mesure). Social learning en complément des autres approches pédagogiques, donc ! Bien entendu, cet aspect social contribue à créer un sentiment de présence pour des apprenants qui sont très volatiles (le taux d’abandon est extrêmement élevé dans les MOOCs)… mais c’est aussi une belle source d’idées de débats, discussions à transposer à des séances en présentiel que l’on doit animer 😉.

Mes trois plateformes généralistes préférées

Coursera

Fondée en 2012 par deux professeurs de l’université de Stanford, elle propose aujourd’hui plus de 4000 cours. Si la plupart des enseignements sont en anglais, l’option de traduction en français est accessible pour une majorité de cours.

EdX

Fondée en 2012 également par des scientifiques du MIT et d’Harvard. Elle propose plus de 4000 cours, dont 112 en Français.

FutureLearn 

Et, une troisième fois, naissance en 2012, pour LA plateforme de MOOCs britannique. Non-anglophones s’abstenir, car les cours ne sont proposés qu’en anglais. Par contre, avis aux enseignants et formateurs : le sujet de la formation est très largement couvert. Ici, le social learning n’est pas juste un ajout, mais la modalité pédagogique phare. Une très bonne plateforme si vous voulez échanger sur vos pratiques !

 

Alors, vous allez me dire que nous sommes en France et que je pourrais bien citer des plateformes françaises dans ma liste, quand même !

  • Pourquoi pas OpenClassrooms ? Parce que l’interactivité se limite à quelques quiz et qu’il n’y a aucune communication entre pairs pour qui n’est pas inscrit à un cours payant.
  • Pourquoi pas Fun Mooc ? Parce que la plupart des cours ont une date de début et une date de fin fixes et que les sessions ne se succèdent pas, ce qui va à l’encontre de la flexibilité permise par le format MOOC. 

Dommage dans les deux cas…

Comment ça marche ?

Si tous les cours ne sont pas proposés en version gratuite, il y a quand même un choix plutôt vaste ! Après, cela vaut souvent le coup de monter sur la version payante pour débloquer toutes les fonctionnalités du cours (activités évaluées, accès illimité au matériau pédagogique…) et obtenir un certificat, car les tarifs sont modiques (45€, par exemple, sur Coursera).

Les cours peuvent aller de quelques semaines à quelques mois, et le volume hebdomadaire de travail à prévoir est également variable. Toutes ces informations figurent sur la présentation du cours – que vous devez lire avec attention avant de vous engager.

Toutes les plateformes vous proposent également des parcours de plusieurs cours. Les formules sont très variées et vont jusqu’à la possibilité d’obtenir un certificat délivré par une université vous donnant des crédits pour poursuivre vos études dans l’établissement qui l’a délivré. C’est le cas des MicroMasters d’EdX. Là, évidemment les coûts ne sont pas les mêmes, mais cela reste très bas comparé à la formation continue en France !

 

Quelques conseils, pour conclure, dans le choix de vos MOOCs : 

  • comparez les durées, objectifs pédagogiques, structures, contenus, avis d’apprenants… de plusieurs cours sur différentes plateformes avant de faire un choix ;
  • regardez bien la date de création/mise à jour : certains cours peuvent être un peu datés. Outre le problème d’obsolescence, il s’agit parfois de cours peu fréquentés dans lesquels vous pourrez vous retrouver sans pairs pour évaluer votre travail… et donc bloqué ;
  • commencez à suivre le cours gratuitement pour tester, avant de basculer, éventuellement , sur la version payante ;
  • n’hésitez pas à abandonner rapidement si le cours ne correspond pas à vos besoins !

Et si on redécouvrait les avantages des applis de présentation ?

La plupart des présentations/soutenances auxquelles j’ai assisté ces derniers mois étaient “propulsées” par Genially ou Canva. Alors OK, ça donne quelque chose qui « claque », mais est-ce là la qualité numéro un d’un support de présentation ? Je ne pense pas. Et je ne suis pas la seule visiblement.

 

Si vous allez, par exemple, faire un tour sur les MOOCs de Google sur Coursera, ou encore dans les cours de la Moodle Academy, pour ne citer que ces deux exemples d’organismes qu’on ne peut pas suspecter d’incompétence numérique, vous remarquerez que la sobriété prime dans les présentations qui illustrent les vidéos.

Slide très sobre

Slide extraite du cours Google Project Initiation: Starting a Successful Project sur Coursera

Slide très sobre

Slide extraite du cours Introduction to Accessibility de Moodle Academy

 

 

 

 

 

 

Vous noterez aussi que les animations des supports sont faites en animant les éléments ou en les faisant apparaître, et pas en utilisant des zones cliquables pour approfondir le contenu. Avec quels outils ces supports ont-ils été réalisés ? Aucune idée ! Mais une chose est certaine : vous mettrez peu de temps à obtenir ce résultat avec un bon vieux PowerPoint ou équivalent !

Petit rappel de ce que l’on attend d’un support de présentation

Avant tout d’être lisible ! Indispensable pour tout votre public qui peut, de surcroît, inclure des personnes en situation de handicap visuel. Ce qui signifie : 

  • Éviter les association de couleurs n’offrant pas un contraste suffisant ;
  • Écrire assez gros ;
  • Utiliser des polices de caractère adaptées ;
  • Éviter de surcharger les slides.

Ensuite, vous devez permettre à l’auditoire de se concentrer sur vos propos, pas le conduire à lire au lieu de vous écouter… ni à admirer la beauté de la forme ! Ce qui signifie : 

  • Ne faire figurer que l’essentiel ;
  • Ne rien rédiger ;
  • Ne pas utiliser trop de texte ;
  • Privilégier les représentations graphiques.

Un support de présentation n’a pas vocation à se substituer au discours. Il est là pour l’accompagner. Vouloir faire du deux en un en concevant une présentation qui doit pouvoir être lue et comprise en totale autonomie est complètement illusoire. Qui trop embrasse mal étreint aurait dit ma grand-mère. Les proverbes et dictons populaires sont généralement pleins de bon sens 😄 !

Les atouts des applis de présentation “classiques”

Soyons clairs et honnêtes : par rapport aux applis multifonction en ligne, les applis/logiciels “classiques” de présentation offrent moins de templates, moins de beaux designs contemporains, moins – voire pas – de photos libres de droit… mais quelle utilité, en définitive au regard des critères mentionnés plus haut ?

Quant à l’interactivité du lecteur avec le support que permet Genially, quel intérêt si le support n’est pas consulté en direct, mais présenté par un orateur ? En cas d’utilisation d’un écran tactile uniquement…

Alors oui, ces produits sont plus longs à prendre en main (à l’exception de Google Slides), mais tellement plus efficaces une fois maîtrisés ! Pourquoi ? Parce qu’ils sont conçus pour faire… des présentations, et rien d’autre.

Les atouts, donc ? 

  • Liberté de paramétrage des styles, des masques de diapositives, pour un template réemployable tel quel, ou intégralement modifié en quelques clics ;
  • Fonctionnement offline ;
  • Plus de fonctionnalités pour les modalités de présentation en elles-mêmes ;
  • Plus adaptés à la collaboration (dans l’univers professionnel, vous allez trouver un maximum d’utilisateurs des écosystèmes Microsoft ou Google…) ;
  • Intégralement gratuits si, comme moi, vous privilégiez Google Slides et LibreOffice Impress ;
  • Sans s’exposer aux risques des applis freemium en ligne : être captif d’un outil qui peut, un jour ne plus être gratuit, ou dont on ne peut pas éditer le format qui a été exporté.

Là, vous allez me dire “OK Boomer”. Alors, sachez que j’utilise Canva ! Pour mes cartes de visites, mes flyers… mais pas pour mes présentations 😉 !

Les atouts du e-learning asynchrone

Dans la France de la formation post-covid, les problèmes de rejet du e-learning ont rapidement conduit à un essor du blended learning présenté comme la panacée : la combinaison de distanciel en autonomie/présentiel ou classes virtuelles synchrones, ou encore l’adoption d’un tutorat ou mentorat synchrone individualisé… Et certains vouent le full distanciel asynchrone aux gémonies, parce que pas assez humain, pas assez cadré, pas assez engageant… Alors, certes, laissés à eux-mêmes, de nombreux apprenants baissent les bras. Mais faut-il pour autant priver ceux qui apprécient la liberté et l’autonomie d’une modalité de formation qui correspond à leur besoin ?

En fait, il n’y a pas de règle générale concernant ce qui est bien et ce qui ne l’est pas ! L’utilisation du digital en formation permet précisément de mettre l’apprenant au cœur de son apprentissage et de lui laisser choisir les modalités qui lui conviennent… à condition toutefois que la multimodalité soit proposée

Le digital learning en distanciel est très adapté à certains publics, certains types d’études… Les avantages qu’il présente (travailler à son rythme, quand on peut, où que l’on soit…) en font un outil idéal pour des apprenants ayant des contraintes professionnelles et/ou familiales, à condition que ces personnes soient mûres, motivées et dans un environnement personnel adéquat. On peut d’ailleurs noter que de nombreuses entreprises ont mis en place leurs académies digitales internes sur ce modèle.

Et puis distanciel asynchrone ne veut pas dire absence d’humanité ! J’aime citer le programme postgraduate de l’université d’Édimbourg comme un modèle d’engagement distanciel, asynchrone… et néanmoins social. Comment ? En mettant les partages d’expériences et discussions des apprenants sur des forums au cœur de la formation et en proposant des expériences collectives synchrones… optionnelles, avec le choix de plusieurs créneaux horaires/dates alternatifs pour y participer. Une modalité très adaptée au public de la formation : essentiellement des professionnels en activité situés sur des fuseaux horaires différents.

En matière de multimodalité comme d’offre en full distanciel, l’enseignement supérieur britannique est très en avance sur la France ! J’ai été très surprise de voir encore récemment, dans notre beau pays, une formation de master présentée comme “à distance” et décrite plus loin en ces termes : “Formation complète 100% en ligne + regroupement en présence”. 100% en ligne, ça devrait bien représenter 0% en présentiel, non ?

Alors oui, certains ont besoin d’interaction IRL avec leurs formateurs et les autres apprenants, d’autres ne sont pas à l’aise avec la technologie, ou encore ne bénéficient pas d’une connexion internet de qualité. Ces personnes préféreront certainement des formations hybrides. Les campus connectés peuvent également être une très bonne opportunité pour de jeunes apprenants ou des adultes ayant besoin de soutien, d’étudier à distance dans leur région tout en étant inclus dans une structure.

Mais par pitié, à moins que cela ne soit nécessité par le domaine d’étude (des travaux pratiques, des visites d’entreprises…), permettez à vos apprenants d’éviter des classes virtuelles à des heures improbables, des regroupements sur site ayant pour unique prétexte la cohésion de groupe, ou encore des examens en présentiels pour plancher papier/stylo sous l’œil d’un surveillant qui déambule dans les rangs ! Si vous avez opté pour des modalités d’évaluation qui doivent être synchrones et sans document/communication autorisés, sachez qu’il existe des possibilités de surveillance à distance qui dispenseront au moins vos apprenants de devoir se déplacer, leur épargnant ainsi les contraintes et les coûts que cela implique.

5 conseils pour concevoir une étude de cas réussie !

Quoique l’étude de cas soit un outil extrêmement versatile, utilisable dans des contextes variés, face à des publics très différents et pouvant être “paramétrée” de nombreuses façons, on peut quand même dégager des conseils génériques qui s’appliquent à toutes les situations. Suivez le guide !

1. Trouvez un vrai cas professionnel adapté à votre besoin

Choisissez un contexte que vous connaissez personnellement, ou dans lequel des proches évoluent, pour connaître les us et coutumes du secteur. L’idéal est de partir de situations et de documents réels.

2. Créez un roman pédagogique clair, réaliste et immersif

Un challenge : soyez réaliste, mais évitez trop de détails pour limiter la surcharge cognitive et bien mettre le focus sur les éléments pertinents au regard des objectifs pédagogiques. La balance dépend du niveau des apprenants : faut-il leur simplifier la tâche, ou doivent-ils être capables de faire un tri dans les informations fournies ? Et n’oubliez pas la temporalité, pour ancrer votre histoire dans l’époque : des dates précises, la référence à de vrais sujets d’actualité permettent d’accentuer le caractère réaliste de l’histoire.

Pour la narration, il est important de bien structurer le récit et de mettre en valeur le problème rencontré. Par ailleurs, comme dans un bon roman, développer les protagonistes, être clair sur leurs motivations, contribuera à l’immersion de l’apprenant dans le cas, et donc à son envie de le traiter ! Rendez-vous au Learning Show 2023 pour mon atelier sur ce thème 😀… et bientôt dans ce blog pour plus de développements !

Quelques conseils supplémentaires : choisissez un titre explicite, écrivez au présent et présentez les éléments dans l’ordre chronologique.

3. Guidez vos apprenants… tout en leur laissant une marge de manœuvre

Un roman, oui, mais dont l’apprenant est le héros ! Super-student doit savoir pourquoi on lui demande ce travail et ce que l’on attend de lui. Est-ce que cela signifie qu’il faut tout millimétrer ? Certainement pas ! Une fois de plus, cela dépend du public et du contexte de la formation ! D’ailleurs, laisser de la latitude aux apprenants dans le choix du sujet d’étude, de la solution proposée, de la nature des livrables va développer leur autonomie et accroître leur motivation… tout en évitant le plagiat au sein d’un même groupe ou d’une session à l’autre. Mais soyez clair dans vos consignes sur le périmètre de leurs choix !

4. Diversifiez les supports d’information

Proposez des inputs de forme et de nature différentes : données brutes, documents travaillés (articles, rapports…), pdf, images, son, vidéo… dans les limites techniques imposées par le contexte. Les bénéfices de cette diversité sont nombreux : intérêt pédagogique, réalisme, mais également adaptation des supports aux besoins des étudiants, notamment de ceux en situation de handicap. Et n’oubliez pas que vous pouvez également solliciter vos apprenants pour rechercher des informations complémentaires !

5. Produisez une note pédagogique pour documenter l’exercice

Comment utiliser le cas ? Quelles consignes doivent être données à l’oral ? Quels apports théoriques à tel ou tel moment ? Durée et modalités du feed-back ? Questions/réponses attendues…? Des éléments très clairs pour vous au moment de la conception, mais pas pour des collègues qui vont travailler avec vous… ni pour le “vous” de l’année prochaine ! Et, tant qu’à faire, pensez à prendre des notes sur ce document après le traitement du cas par vos apprenants, dans une optique d’amélioration continue.

Fin de l’histoire ? Que nenni ! En plus des correctifs à apporter suite aux résultats et retours des parties prenantes, il faudra mettre à jour régulièrement les documents pour les actualiser… et penser aussi à les mettre “au frais” pour faire tourner vos sujets !

Comment et quand utiliser l’étude de cas en formation ?

Au menu du jour, un bref inventaire non exhaustif des utilisations possibles d’une étude de cas. 

À quelles fins ?

  • Enseigner (dans le cas d’une approche inductive) ou évaluer (évaluation diagnostique, formative ou sommative) ;
  • Mettre en évidence les enjeux d’un problème au début d’une formation ou lorsqu’un nouveau thème est abordé ;
  • Servir de fil rouge tout au long de la formation (inductif ou déductif). C’est la démarche adoptée dans l’apprentissage par projet ;
  • Servir d’exercice d’application ponctuel.

Quelles modalités de traitement ?

  • En distanciel, en présentiel ou en blended ;
  • En synchrone ou en asynchrone ;
  • Individuellement ou en groupe ;
  • Corrigée par le formateur ou évaluée par les pairs. Dans ce dernier cas, le travail doit être décomposé en étapes simples et claires et accompagné de consignes très précises.

Pour quelles matières ?

Toutes les matières technologiques et professionnelles sont concernées au premier chef… mais l’étude de cas peut aussi être utilisée dans les matières générales ! Comment ? En contextualisant un exercice pour lui donner du sens dans la vraie vie. Cela peut être, par exemple, en français, une mise en situation de journaliste ou de rédacteur Web pour telle ou telle société.

Bien entendu, il semble a priori difficile de n’enseigner une matière générale/théorique que sous cette forme. Les études de cas peuvent néanmoins pimper les séances !

Autre option : se greffer sur le projet d’un collègue dans une approche transversale. Rappelez-vous le sujet de projet tuteuré que je vous ai décrit dans l’épisode deux de cette série. Il permettait de combiner deux disciplines : l’introduction au développement Web (matière pro) pour la conception du site, et la communication-expression (matière générale) pour la rédaction des contenus !

Ce type de fonctionnement est tout à fait transposable aux langues, aux maths… en fonction du thème abordé.

À quel niveau ?

L’étude de cas mobilise des connaissances, la compréhension des contenus théoriques, et, a minima, la capacité à les appliquer. Elle peut également mobiliser/permettre d’acquérir des compétences relevant de l’analyse, de la synthèse, de l’évaluation et de la création. Vous l’aurez compris, ce sont les niveaux les plus élevés de la taxonomie de Bloom qui sont concernés ici.

Au-delà des capacités requises, le caractère réaliste des cas, condition sine qua non de la qualité de l’outil, réserve son utilisation à l’après-collège. Lycée, université,  grandes écoles, organismes de formation professionnelle : cela laisse tout de même un beau terrain de jeu !

Pour quel public ?

Jeunes en formation initiale, pour les aider à découvrir et appréhender le monde du travail, adultes en formation professionnelle parce que des cas réels leur permettront de mieux assimiler les contenus… sans avoir l’impression de retourner sur les bancs de l’école… : l’étude de cas peut être adaptée à des publics très variés.

 

Quand je vous disais que l’outil était versatile 😁 !

Alors oui, on peut l’utiliser – presque – partout et en toutes circonstances. Mais il ne faut pas l’utiliser n’importe comment ! Rendez-vous au prochain épisode pour en savoir plus.

Nuage de mots : https://wordart.com/dashboard

Il était une fois… une étude de cas carrossée en QCM

Septembre 2019. Je mets la dernière main à mon cours “Réalisez un diaporama pour accompagner votre présentation” pour OpenClassrooms… et le travail est terminé !

Sauf que… vous le connaissez forcément le petit truc de dernière minute qui fait que quand il n’y en a plus, il y en a encore ? Ça peut venir de soi – un problème technique,  des doutes personnels de dernière minute… – ou de l’extérieur… notamment du client. 

Là, c’est la version externe – option client. J’apprends que l’ingénieur pédagogique qui m’accompagne a quitté l’entreprise. Sa remplaçante reprend le suivi de ce projet, veut me voir, va répondre à toutes mes remarques, demandes… Sauf que… Il y a une petite bricole qui a changé chez OC. Au moment où j’ai terminé la production de mon cours, les évaluations finales étaient en Peer Assessment (évaluation par les pairs). J’avais fait une belle étude de cas impliquant la manipulation d’un diaporama –  logique quand le cours porte sur le diaporama. J’avais des étapes claires, la grille qui va bien pour que les pairs évaluent objectivement leur travail et celui des autres… Sauf que… Dans l’intervalle OC venait de décider d’arrêter le peer assessment… 

Bon, effectivement, c’est un mode d’évaluation qui présente quelques inconvénients. Il faut un volume élevé d’apprenants simultanément inscrits – et actifs – sur le cours pour assurer une correction rapide des travaux par plusieurs pairs. Cela implique également que les apprenants/correcteurs fassent “bien” le job : qu’ils respectent les critères d’évaluation, produisent des retours constructifs… Honnêtement, ce n’est pas évident ! Si vous avez déjà testé, même sur des plateformes de MOOC historiques comme Coursera, vous avez forcément eu droit à des expériences inégales.

En tout cas, le sujet n’est pas là. On parle de mon étude de cas, vous vous rappelez ? Mon bébé. Je l’avais bichonnée, celle-là ! Pensez ! Le but : évaluer l’acquisition de toutes les compétences liées au cours. On parle de compétences, là ! Pas de connaissances : 

  • choisir des contenus appropriés pour un diaporama ;
  • créer un document de présentation en autonomie ;
  • appliquer les bonnes pratiques de mise en page d’un document de présentation ;
  • lister les bonnes pratiques de présentation d’un diaporama devant un auditoire.

Donc, essentiellement l’aptitude à se servir d’un logiciel de présentation, pas d’en parler !

Or par quoi on me demandait de remplacer mon étude de cas ? Par un QCM – évaluation automatique oblige. Pas évident. Comment évaluer des compétences avec un QCM ? Comment garantir qu’un apprenant sait bâtir un diaporama parce qu’il coche des cases ? Un vrai challenge !

Alors je me suis dit : et si, au lieu de créer un QCM pour remplacer mon étude de cas, je transformais mon étude de cas en QCM ?

J’ai tenté… et ça a fonctionné !

Le principe ? Demander aux apprenants de faire le travail prévu initialement et de répondre à une question à chaque étape afin de mentionner l’action qu’ils doivent effectuer/ont effectuée pour passer à l’étape suivante. Donc, de réaliser le travail tout en complétant le QCM en parallèle.

La procédure ? J’ai : 

  • conservé le contexte, les annexes et le travail final à produire.
  • (re)traité moi-même mon cas, pour le décomposer en étapes qui correspondraient chacune à une question.
  • documenté mon travail, notamment avec de nombreuses captures d’écran.
  • proposé des réponses alternatives plausibles pour chaque question.

N’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour voir le résultat.

Vous pourrez objecter que les réponses alternatives sont triviales et que les apprenants n’ont pas besoin de traiter le cas pour y répondre.

En fait, il s’agit d’un cours participant à l’acculturation au numérique de personnes qui en sont très éloignées. Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que votre niveau est sans rapport avec celui du public cible 😃. Par ailleurs, la plateforme s’adresse à des apprenants cherchant à monter en compétence, pas à des potaches souhaitant obtenir une “bonne note” à peu de frais ! Leur intérêt est de profiter de cet exercice pour faire réellement le travail. Les cours OC ne sont pas certifiants en eux-mêmes, et s’ils font partie d’un parcours, c’est en validant des projets que les apprenants obtiennent leur titre, pas en réussissant les quiz des cours.

 

En espérant que cette histoire personnelle pourra être une source d’inspiration !

Au programme du prochain article : un petit point sur les cas d’utilisation… de l’étude de cas. Stay tuned 😀 !

Illustration : Image by vectorjuice on Freepik

« Older posts